Mon mari se déplace pas mal au Sénégal depuis quelques mois pour travailler sur leur politique énergétique et, au retour de ses voyages, il m'a raconté une petite histoire racontée par des locaux que j'ai envie de vous raconter comme un conte.
Imaginez un pays ensoleillé où les agriculteurs ont arrêté de cultiver leurs propres légumes car ces légumes qu'ils produisent coûtent plus chers que ceux qui sont importés d'une région au Nord, sur un autre continent, et qui sont produits sous serres en quantités astronomiques asséchant les réserves en eau et abîmant le sol avec divers produits chimiques. Imaginez aussi que ces agriculteurs du Nord arrivent à produire moins cher que ce pays ensoleillé et à transporter sa marchandise grâce à des subventions.
Imaginez que ces anciens agriculteurs et leurs descendants se retrouvent sans métier, sans travail et décident de quitter leur terre pour trouver du travail et pouvoir faire vivre leur famille.
Imaginez alors que ces personnes vont dans cette région du Nord pour travailler comme des forcenés sous les serres sans contrat de travail et avec une population locale qui les rejette et les accuse de voler le travail des locaux.
Quelle est la conclusion de ce conte? Que cherche-t-on à faire ?
Dans un conte, les gens du Nord finiraient par produire la nourriture dont ont besoin les personnes qui vivent au Nord tout en préservant leur écosystème, les gens du Sud pourraient rester au Sud et produiraient la nourriture qui les fait vivre au quotidien. L'importation se résumerait à ce qui ne peut pas être produit localement pour des raisons de climat ou d'industrie. Mais la vie n'est pas un conte, n'est-ce pas?