Ca a commencé en février 2019. J'ai l'habitude que S. arrive le soir a la maison avec une nouvelle idée en tête. C'est arrivé progressivement mais très rapidement, comme une vague qui déroule implacablement. Le 1er soir il m'a dit être tombé sur un article qui parlait d'effondrement, puis une vidéo, puis de jour en jour il s'est passionné pour le sujet.
Ma première réaction est d'écouter toujours, je suis curieuse. Mais très vite j'ai été mal à l'aise, je ne voulais pas en entendre parler. Je me souviens lui avoir dit très exactement: "dans ce projet là je ne te suis pas, c'est morbide !" Il n'a pas insisté il a continué ses recherches et il m'a laissé faire mon chemin. J'étais dans le déni.
Ma première réaction est d'écouter toujours, je suis curieuse. Mais très vite j'ai été mal à l'aise, je ne voulais pas en entendre parler. Je me souviens lui avoir dit très exactement: "dans ce projet là je ne te suis pas, c'est morbide !" Il n'a pas insisté il a continué ses recherches et il m'a laissé faire mon chemin. J'étais dans le déni.
La 2eme étape est arrivée très vite après, au boulot lorsque j'ai assisté dans mon bureau à une analyse des impacts du réchauffement climatique sur 3 scénarios : +1,5, +2, +4°C.
Je me souviens encore leur avoir dit "j'entends parler de collapsologie a la maison tous les soirs, et ici aussi ?"
Là je ne pouvais plus me dire qu'il s'agissait d'un intérêt passager, d'une théorie et puis surtout moi aussi je voulais comprendre. Alors j'ai commencé à lire, à regarder, à écouter... C'est vrai c'est passionnant mais aussi inquiétant, perturbant, anxiogène, dévastateur. Ce cheminement est long et personnel, on ne peut le vivre qu'en soi mais surtout pas seul. Il faut pouvoir en parler, argumenter, échanger. On passe souvent d'une grande colère, à une grande tristesse puis à un grand espoir et enfin à une grande énergie. Je n'ai pas eu autant d'énergie depuis très longtemps. Bien sûr j'ai des moments d'abattements mais je reviens toujours dans l'action, la construction, la créativité.
Je me souviens encore leur avoir dit "j'entends parler de collapsologie a la maison tous les soirs, et ici aussi ?"
Là je ne pouvais plus me dire qu'il s'agissait d'un intérêt passager, d'une théorie et puis surtout moi aussi je voulais comprendre. Alors j'ai commencé à lire, à regarder, à écouter... C'est vrai c'est passionnant mais aussi inquiétant, perturbant, anxiogène, dévastateur. Ce cheminement est long et personnel, on ne peut le vivre qu'en soi mais surtout pas seul. Il faut pouvoir en parler, argumenter, échanger. On passe souvent d'une grande colère, à une grande tristesse puis à un grand espoir et enfin à une grande énergie. Je n'ai pas eu autant d'énergie depuis très longtemps. Bien sûr j'ai des moments d'abattements mais je reviens toujours dans l'action, la construction, la créativité.
Je vous écris tout ça car mon blog va prendre un nouveau virage et je vais vous parler de collapsologie et surtout d'avenir mais avant cela je veux que vous compreniez que nous tous qui nous intéressons à notre futur sommes traversés par les mêmes émotions. Et c'est OK. Aujourd'hui je sais que vivre dans l'ignorance n'était pas mieux. Je vis aujourd'hui avec de nombreuses questions mais surtout avec un apaisement qui s'explique par une prise de recul énorme par rapport aux petits soucis du quotidien. Allez, suivez moi !
Je concluerai cette intro par un petit extrait de "comment tout peut s'effondrer" de Pablo Servigne:
"Prendre un tel chemin ne laisse pas indemne. Le sujet de l'effondrement est un sujet toxique qui vous atteint au plus profond de votre être. C'est un énorme choc qui dézingue les rêves. Au cours de ces années de recherches, nous avons été submergés par des vagues d'anxiété, de colère et de profonde tristesse, avant de ressentir, très progressivement, une certaine acceptation, et même, parfois, de l'espoir et de la joie. En lisant des ouvrages sur la transition, comme le fameux manuel de Rob Hopkins, nous avons pu relier ces émotions aux étapes d'un deuil. Un deuil d'une vision de l'avenir. En effet, commencer à comprendre puis à croire en la possibilité d'un effondrement revient finalement à renoncer à l'avenir que nous nous étions imaginé. C'est donc se voir amputés d'espoirs, de rêves et d'attentes que nous avions forgés pour nous depuis la plus tendre enfance, ou que nous avions pour nos enfants. Accepter la possibilité d'un effondrement, c'est accepter de voir mourir un avenir qui nous était cher et qui nous rassurait, aussi irrationnel soit-il. Quelle arrachement ! "
"Prendre un tel chemin ne laisse pas indemne. Le sujet de l'effondrement est un sujet toxique qui vous atteint au plus profond de votre être. C'est un énorme choc qui dézingue les rêves. Au cours de ces années de recherches, nous avons été submergés par des vagues d'anxiété, de colère et de profonde tristesse, avant de ressentir, très progressivement, une certaine acceptation, et même, parfois, de l'espoir et de la joie. En lisant des ouvrages sur la transition, comme le fameux manuel de Rob Hopkins, nous avons pu relier ces émotions aux étapes d'un deuil. Un deuil d'une vision de l'avenir. En effet, commencer à comprendre puis à croire en la possibilité d'un effondrement revient finalement à renoncer à l'avenir que nous nous étions imaginé. C'est donc se voir amputés d'espoirs, de rêves et d'attentes que nous avions forgés pour nous depuis la plus tendre enfance, ou que nous avions pour nos enfants. Accepter la possibilité d'un effondrement, c'est accepter de voir mourir un avenir qui nous était cher et qui nous rassurait, aussi irrationnel soit-il. Quelle arrachement ! "